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​Une bibliothèque au service de la connaissance et du savoir

Par définition, le mot bibliothèque désigne le lieu où est conservée une collection organisée de livres. Dès l’Antiquité, de grandes bibliothèques sont constituées comme celle d’Alexandrie, dont le succès perdure dans la mémoire collective.

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La bibliothèque du roi, noyau de la Bibliothèque nationale, reste pendant longtemps une collection relativement modeste, propriété du roi qui tarde à la transmettre à ses descendants, consultable uniquement par les savants. Dès l’installation de la bibliothèque du roi dans un bâtiment spécialement aménagée pour elle, dans la tour dite de la Fauconnerie au Louvre, sous le règne de Charles V, les « gardes de la librairie » qui se succèdent ont surtout pour objectif d’accroître une collection majoritairement constituée de manuscrits et de réaliser un inventaire.

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*Dépôt légal :

Il s’agit de l'obligation faite aux producteurs ou aux diffuseurs de déposer un ou plusieurs exemplaires des documents qu'ils produisent ou diffusent afin d’assurer le contrôle bibliographique universel et de permettre l'élaboration et la diffusion de bibliographies.

C’est François Ier, roi emblématique de la Renaissance française et humaniste, qui instaure, en 1537, le dépôt légal*. Néanmoins, il faut attendre une plus large diffusion de l’imprimerie pour un enrichissement conséquent du fonds de la bibliothèque en imprimés. Pendant longtemps, la bibliothèque demeure plus riche en manuscrits qu’en imprimés.

A l’époque de Louis XIV, sous l’impulsion de Colbert, la bibliothèque poursuit son développement. D’abord, la collection déménage rue Vivienne, dans le quartier de l’actuel site Richelieu. Au même moment, elle s’enrichit de collections privées comme celles de Jacques Dupuy, de Gaston d’Orléans, du comte de Brienne ainsi que du fonds d’estampes de Michel de Marolles. La gravure et la musique imprimée commencent par ailleurs à être collectées.

En 1670, Nicolas Clément (1646-1712), alors bibliothécaire, crée un système de classement, qui sera utilisé jusqu’en 1996. On appelle ce système, qui comprend 23 divisions, la cotation Clément (ci-dessous).

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Au début du XVIIIe siècle, le noyau de la future Bibliothèque nationale est déjà, à cette époque, la plus grande bibliothèque d’Europe.

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En 1718, l’abbé Jean-Paul Bignon est nommé bibliothécaire du roi. Il est connu pour avoir adouci le régime des privilèges* concernant l’édition de livres, normalement soumis à l’autorisation royale. En effet, il introduit la permission tacite* considérée comme une tolérance à la diffusion du livre.

*Privilèges du roi :

Autorisation exclusive d’imprimer un ouvrage, qui constituait un moyen de protéger les imprimeurs des contrefaçons.

 

*Permission tacite :

Mesure exceptionnelle qui permet à un ouvrage d’être imprimé malgré la censure

 Les collections devenues tellement importantes, la seule mémoire des bibliothécaires ne suffit plus pour retrouver les ouvrages. Alors, l’abbé Bignon entreprend une réorganisation des collections, qui ne l’avaient pas été depuis la répartition en vingt-trois catégories, par Nicolas Clément.

Organisation par l’abbé Jean-Paul Bignon en cinq départements

​IMPRIMÉS 

​MANUSCRITS

​TITRE ET GÉNÉALOGIES 

​ESTAMPES 

​MÉDAILLES 

Pendant l’exercice de sa fonction, l’abbé Bignon, guidé par la volonté de faire de l’établissement une bibliothèque au service du savoir, fait de l’enrichissement des fonds une priorité. Pour ce faire, en s’appuyant sur un réseau de correspondants et de visiteurs étrangers, il s’emploie à acquérir des livres et des périodiques dans toute l’Europe.

Autre élément important, c’est à son initiative que la Bibliothèque du Roi devient accessible au public, une fois par semaine, pendant trois heures.

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Le XVIIIe siècle, bercé par le courant des Lumières, voit l’émergence d’une volonté de réaliser des catalogues systématiques, qui permettent de faire une recherche par sujet dans les collections de la bibliothèque.

La bibliothèque déménage une nouvelle fois, en 1721, dans l’ancien Palais Mazarin, à l’emplacement actuel du site Richelieu. Pendant cette période, il est possible de constater une hausse de la fréquentation du public et les visites des philosophes des Lumières.

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A l’occasion du déménagement, l’organisation interne de la bibliothèque est améliorée tout en conservant cinq départements : 

- Département des Manuscrits ;

- Département des Imprimés ;

- Département des Titres et généalogies ;

- Département des Planches gravées et des Recueils d’estampes ;

-​ Département des Médailles et Pierres gravées.

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Le fonds de la bibliothèque continue de s’enrichir grâce à une application plus contrôlée du dépôt légal ainsi que par l’intégration de nouvelles collections particulières (bibliothèque de Colbert, collection Baluze, collection musicale de Sébastien de Brossard, mais aussi des manuscrits orientaux).

 

La Révolution française cause peu de tort aux collections déjà existantes, le vandalisme ayant été très limité dans l’enceinte de la bibliothèque du Roi. La bibliothèque souffre de la suppression du dépôt légal en 1790, à une époque où le nombre de livres, de brochures et de journaux augmente fortement. Toutefois, le dépôt est rétabli dès 1794. La Révolution française correspond surtout à une formidable période d’enrichissements pour la Bibliothèque nationale. Les biens confisqués aux ecclésiastiques et aux émigrés par les révolutionnaires, dont leurs collections personnelles de livres, sont placés dans des « dépôts littéraires » où le directeur de la Bibliothèque nationale d’alors, Joseph Van Praet, vient puiser. Cependant, cet afflux massif de manuscrits précieux et d’éditions rares, complété encore par les saisies des guerres napoléoniennes, n’est suivi de la confection d’aucun instrument de recherche, d’aucun catalogue.

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Au XIXe siècle, l’édifice peut accueillir un public plus nombreux dans les bâtiments construits rue Richelieu par Henri Labrouste. À l'époque, deux salles de lecture sont ouvertes au département des imprimés : l'une réservée aux chercheurs ou « travailleurs dûment autorisés », l'autre « entièrement publique », « ouverte à tout venant », pour reprendre l’expression de l’époque. La fin du XIXe siècle est marquée par les débuts de l’importante entreprise de publication du Catalogue général des Imprimés, opération qui prend près d'un siècle, le dernier volume ne paraissant qu'en 1981.

 

Déjà auteur de plusieurs inventaires de manuscrits, Léopold Delisle, dès son arrivée à la Bibliothèque en 1852, contribue à la rédaction des quatre volumes du Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale et produit une histoire détaillée de la bibliothèque et de sa gestion dans la préface du premier volume (1897).

​Après le départ de Jules-Antoine Taschereau, en 1874, Léopold Delisle devient administrateur général de la Bibliothèque nationale, jusqu’en 1905. Durant son mandat, dons, legs et acquisitions viennent enrichir le fonds de la bibliothèque.

Il inaugure et théorise le traitement de certains documents en recueils de documents dits « éphémères », que la Bibliothèque nationale avait commencé à accumuler dès 1831, par un service spécifique du Département de l'histoire de France. Ces documents alimentent des recueils thématiques dans les cotes du lettrage dit Clément.

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​Typologie des documents organisés en recueils

​Documents publicitaires

​Documents informatifs

Catalogues commerciaux, prospectus, cartes de visite

Brochures touristiques, dépliants, programmes, menus

​Documents de propagande

Tracts et affiches

​Documents financiers et administratifs

Rapports et statuts, circulaires, règlements intérieurs

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