Richelieu,
Bibliothèques - Musée - Galeries
Lancement et étapes du projet
L’annonce de la création d’une « grande bibliothèque d’un genre entièrement nouveau », en 1988, par François Mitterand s’est immédiatement accompagnée d’interrogations concernant le futur du bâtiment historique de la Bibliothèque nationale site Richelieu.
Si l’avenir des collections était à l’époque encore inconnu, le déménagement des imprimés a libéré dix ans plus tard le quadrilatère Richelieu. Rapidement, c’est tout autant l’avenir du lieu, du point de vue de son rôle et de son architecture, que le statut même de la Bibliothèque nationale qui ont été transformés.
La salle Labrouste en travaux, 2015. © Johanna Daniel.
Une bibliothèque d’art à Richelieu
La question de l’avenir du quadrilatère Richelieu est dès son origine associée à un autre projet : celui de créer une bibliothèque nationale des arts à deux pas du Louvre. C’est dans cette optique que Lionel Jospin et Jack Lang ont demandé le 21 septembre 1990 à Michel Melot (alors directeur de la Bibliothèque Publique d’Information) de réaliser un rapport concernant la réunion de différents fonds de bibliothèques d’art rue Richelieu. La remise de ce rapport a été suivie de la création de l’Association pour la bibliothèque nationale des arts dont la présidence est alors confiée à Emmanuel Le Roy Ladurie. En décembre 1992, Françoise Benhamou remet le rapport intitulé « Pour une Bibliothèque nationale des arts », dans lequel est proposée la création à Richelieu d’une bibliothèque d’étude et de recherche réunissant les fonds spécialisés de la Bibliothèque nationale à d’autres fonds d’art existants.
Ces réflexions autour de la création d’une bibliothèque des arts rue Richelieu s’articulaient alors avec celles de la création d’un institut d’histoire de l’art datant de la remise d’un rapport d’André Chastel en 1983 et ayant peu évolué depuis. Dès 1991, Pierre Encrevé est donc chargé de réunir autour de lui 10 experts internationaux afin de préciser les missions de ce futur institut d’histoire de l’art. Leurs études préfigureront l’actuel Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) qui fut officiellement créé le 12 juillet 2001.
Le futur de la Bibliothèque nationale en question
Si l’idée de la création d’une bibliothèque spécialisée dans le domaine de l’art associée à un institut d’histoire de l’art s’est rapidement développée, la question de la nature même des collections ainsi que de leur gestion reste en suspens, et provoque des débats. En effet, malgré la construction de nouveaux espaces modernes sur le site Tolbiac, la Bibliothèque nationale restait attachée à ses espaces historiques. A partir de trois scénarios de gouvernance, Françoise Benhamou a suggéré dans un rapport de séparer la Bibliothèque Nationale en deux établissements administratifs distincts, l’un situé à Tolbiac et l’autre à Richelieu, associés en une « Réunion des Bibliothèques nationales ». Si la séparation physique des collections a pu faire l’objet de vifs débats (voir la page polémique et débats), leur séparation administrative semblait inenvisageable pour le personnel de la Bibliothèque nationale. Le ministre de la Culture Jacques Toubon charge alors Philippe Bélaval de réunir deux groupes de travail sur le sujet, qui donneront chacun lieu à un rapport rendu le 30 juin 1993 en faveur de l’unité administrative des collections. Cette unité sera assurée le 3 janvier 1994 grâce à la création par décret de la Bibliothèque nationale de France, dont Philippe Bélaval sera le premier directeur.
D’une volonté d’ouverture aux travaux
Au fil des années, le futur du quadrilatère Richelieu s’est formalisé comme un véritable centre scientifique et culturel des arts, réunissant en son sein les départements spécialisés de la BnF, de l’INHA et de l’Ecole nationale des Chartes. La création de l’INHA en 2001 s’accompagne de la volonté de la BnF de faire du site un espace de documentation et de recherche, mais aussi de mener un véritable programme culturel et de valoriser la dimension patrimoniale du quadrilatère. L’idée d’ouvrir à un plus grand public cet espace jusque-là réservé aux chercheurs s’impose peu à peu. A mesure que cette évidence s’affirme, une autre émerge : les travaux de réhabilitation du quadrilatère ne peuvent se limiter à un simple rafraîchissement des locaux. Bien qu’il s’agisse avant tout de mettre en œuvre des rénovations, le programme architectural doit aussi être à la mesure de l’ambition du projet. C’est pourquoi un grand concours est lancé en 2006, à la recherche d’un projet architectural adapté. Au terme de ce concours, le projet de l’agence Bruno Gaudin est sélectionné. Des travaux d’ampleur débutent le 20 juin 2011, et se termineront courant 2020.