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La création de l'INHA

L’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche lié historiquement et matériellement au déménagement de la Bibliothèque nationale. Cet établissement, dédié à l’histoire de l’art et au patrimoine, occupe la galerie Colbert, et sa bibliothèque est située dans la salle Labrouste du Quadrilatère Richelieu.

La longue gestation de l'INHA

A l’origine : la bibliothèque d’art et d’archéologie de Jacques Doucet

 

La bibliothèque de l’INHA, et par là même l’institut à part entière, a pour origine la bibliothèque de Jacques Doucet (1853-1929). Dès le début du XXe siècle, ce collectionneur et mécène a souhaité mettre son importante collection au profit de la recherche en histoire de l’art. Il a pour cela créé une cellule de recherche en histoire de l’art dès 1905, facilitant ainsi l’accès à ses œuvres, mais aussi à la documentation les concernant. Afin de valoriser la variété et la richesse de son fonds documentaire, il a engagé en 1908 René-Jean (1879-1951) comme bibliothécaire, ce dernier ayant été conservateur à la bibliothèque des Arts décoratifs depuis son déménagement rue de Rivoli en 1904. Grâce à d’importantes acquisitions, Jacques Doucet réunit une collection portant sur les arts de toutes les sociétés et de toutes les périodes, qu’il entrepose  dans plusieurs appartements de la rue Spontini à Paris. Grâce au travail d’acquisition, de recherche documentaire et à la publication d’une bibliographie trimestrielle, la collection a rapidement pris la forme d’une véritable bibliothèque publique : la bibliothèque d’art et d’archéologie était née.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En 1912, Jacques Doucet envisage de faire don de sa bibliothèque à l’université de Paris. Retardée par la guerre, la donation aura lieu en 1918, à la condition que la bibliothèque soit ouverte à tous les chercheurs, et que la collection ne soit pas dispersée. La bibliothèque intégrera en 1935 l’Institut d’Histoire de l’Art nouvellement créé rue Michelet à Paris, où elle restera jusqu’à son déménagement sur le site Richelieu en 1993.

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De la bibliothèque à l’Institut

 

Dès son installation rue Michelet, la bibliothèque souffre d’un manque d’espace, de moyens et de personnel. La situation ne fait que s’aggraver avec le temps, à tel point que l’historien de l’art Jacques Thuillier signale en 1973 au président Pompidou la nécessité de créer un véritable institut d’art en France autour de la bibliothèque. Malgré l’urgence apparente de la situation, il faut attendre dix  années pour que l’idée ressurgisse dans un rapport que l’historien de l’art André Chastel remet en mai 1993 au premier ministre Pierre Mauroy. Portant sur « la création d’un institut national d’histoire de l’art », ce rapport pointait du doigt la dispersion des établissements

établissements de recherche et d’enseignement ainsi que la décrépitude de la bibliothèque d’art et d’archéologie, ce qui créait une lacune dans un domaine où la France avait brillé par le passé. La création d’un institut dédié servirait à renouveler la recherche en histoire de l’art en lui fournissant un lieu permettant coordination des ressources et le soutien logistique et matériel. Cependant, à l’exception de la création d’une association en 1986, le projet peine à avancer

L’annonce du déménagement de la Bibliothèque nationale sur le site Tolbiac ouvrait la possibilité d’occuper le quadrilatère Richelieu avec cet institut et sa bibliothèque. Mais il faut encore une dizaine d’années et un certain nombre de rapports pour éclaircir les questions des missions, du financement et de la gouvernance du futur institut. Avant même la création de l’institut à proprement parler, les collections de la bibliothèque ont été déménagées en 1993 sur le site Richelieu, mais elles seront installées dans les réserves de la salle Labrouste qu’à sa réouverture en 2016. Une association de préfiguration est  créée en 1995, permettant à la fois de définir l’institut tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais aussi de débuter ses premières activités de recherche. L’INHA sera finalement créé par décret le 12 juillet 2001, plus de trente années après avoir été imaginé.

L'INHA aujourd'hui

Placé sous une double tutelle du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et du ministère de la Culture, l’INHA participe depuis sa création à mettre en place différents programmes au service de la recherche en Histoire de l’art et de sa promotion. Aujourd’hui dirigé par Eric de Chassey, l’institut continue à mener sa double mission scientifique et culturelle grâce à son département des Etudes et de la Recherche, sa bibliothèque, et par la mise en place de manifestations de diffusion et de valorisation des connaissances comme le Festival d’histoire de l’art à Fontainebleau. L’INHA s’inscrit par ailleurs dans une perspective mondiale de la recherche en Histoire de l’art, grâce à sa collaboration avec différentes institutions internationales comparables, comme le Getty Research Institute à Los Angeles, le Zentralinstitut für Kunstgeschichte à Munich ou le Clark Institute à Williamstown.

Outre les acquisitions propres, la bibliothèque de l’INHA a depuis sa création été enrichie par une partie des collections de l’ancienne Bibliothèque centrale des musées nationaux, et de la Bibliothèque de l’Ecole nationale des Beaux-Arts.

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