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Histoire du quadrilatère Richelieu
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Un nouvel emplacement au cœur de Paris

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Les collections de la Bibliothèque royale, considérablement enrichies au fil des siècles, sont installées rue Vivienne à partir de 1666, après de nombreux déplacements, du Louvre à la rue de la Harpe en passant par Blois et Fontainebleau. Ce transfert marque le début de ce qui prendra par la suite le nom de « quadrilatère Richelieu ».  

 

C’est à Colbert, alors ministre de Louis  XIV, que l’on doit cette nouvelle implantation de la Bibliothèque royale au sein de deux maisons qu’il a acquises et regroupées. Comme Richelieu et Mazarin en leur temps, Colbert met en place une stratégie qui réaffirme l’importance des biens royaux, où aucun domaine n’est négligé pour assurer et accroître le prestige du roi.

 

A cette époque, les collections royales sont relativement modestes en comparaison d’autres bibliothèques : celles du chancelier Seguier, de Mesme ou encore de Mazarin, gérée par Gabriel Naudé, comptent un nombre de volumes beaucoup plus important. La politique d’enrichissement mais également de structuration des collections, peu à peu ouvertes au public, s’inscrit logiquement dans une politique de renforcement du pouvoir royal, également menée par les grands chantiers architecturaux, la création de nouvelles Académies ou encore les acquisitions d’art.

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Le développement d’un ensemble autonome 
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Sous Louis XV, la Bibliothèque s’étend encore et emménage au sein d’un vaste bâtiment voisin, situé dans l’actuelle rue Richelieu : l’ancien palais de Mazarin, ou hôtel de Nevers du nom de son héritier. Mais l’expansion ne s’arrête pas là. Ainsi, au milieu du XVIIIe siècle, de nouvelles galeries sont édifiées par l’architecte Robert de Cotte puis par son fils, et l’ajout de la maison à l’angle des rue Richelieu et des Petits-Champs commence à dessiner le futur quadrilatère.​

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Un siècle plus tard, l’hôtel Tubeuf au croisement des rues des Petits-Champs et Vivienne, jusque-là occupé par le Trésor public, est intégré à la Bibliothèque poursuivant la constitution d’un ensemble architectural complet, bordé de trois rues.

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Devenue nationale sous la Révolution, puis Impériale, la Bibliothèque conserve son emplacement qui fait désormais partie intégrante de son identité. A une phase d’expansion répond une époque de grands travaux, souhaités par Napoléon III, qui reconfigure les espaces déjà acquis. De 1860 à 1875, sous la direction de l’architecte Henri Labrouste, les bâtiments existants sont transformés, donnant naissance à de nouveaux espaces emblématiques, comme le magasin central des Imprimés et la grande salle de travail. En 1879, une dernière acquisition par l’Etat des immeubles à l’angle des rues Vivienne  et Colbert achève de compléter le quadrilatère, devenu ainsi tout à fait autonome. La poursuite des travaux, par l’architecte Jean-Louis Pascal, aboutit à la construction de la salle Ovale dédiée aux périodiques ainsi qu’à la nouvelle décoration du cabinet du Roi, intégrant des tableaux de Boucher, Van Loo et Natoire.   

 
Un univers toujours vivant  
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Tout au long du XXe siècle, le quadrilatère Richelieu, fier écrin des collections nationales, immuable en apparence, est en constante évolution : création d’étages intermédiaires, agrandissement des réserves, restauration des décors historiques, construction d’espaces spécialisés ou d’exposition, la Bibliothèque nationale arbore le même visage mais ne cesse de s’adapter à la richesse et à la diversité de ses collections, comme au développement de ses usages.

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Si les grands travaux entrepris dans les années 1990, qu’il s’agisse de la création du site Tolbiac-François Mitterrand ou de l’ambitieux projet Richelieu, répondent à des besoins pratiques et des nécessités techniques, l’histoire du quadrilatère confirme qu’ils s’inscrivent dans une dynamique ininterrompue depuis des siècles. La Bibliothèque nationale de France, avec ses nouveaux espaces et une répartition inédite du lieu accueillant désormais l’Ecole nationale des Chartes et l’Institut National d’Histoire de l’Art, conserve son identité historique en rappelant que les transformations architecturales, les innovations techniques et l’adaptabilité aux usages et aux publics la caractérisent depuis toujours.

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Bibliothèque impériale, hôtel Tubeuf, Bâtiment d'administration de la bibliothèque sur la rue des petits champs, dessin d’Henri Labrouste, 1854-1875, source Gallica

Plan de Paris, levé et dessiné par Louis Bretez, gravé par Claude Lucas, et écrit par Aubin, 1739, (détail), source Gallica

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