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Des débats à Richelieu

Comme pour tout nouveau projet, la rénovation du site Richelieu a fait débat et a été parfois  l’objet de polémiques. Ainsi, des questions ont pu être posées concernant : le déménagement des collections sur le site de Tolbiac lors de la rénovation du site Richelieu, certains aspects de l’architecture ou encore le public visé.

Le déménagement des collections

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La répartition des collections entre les deux sites est le premier point à faire débat : le critère de partage est difficile à déterminer. Dans un premier temps, la décision est prise de séparer les collections selon un ordre chronologique : le monde ancien à Richelieu, et le monde nouveau à Tolbiac. Ce monde nouveau prenait pour point de départ la date de 1945, qui ne convenait ni aux chercheurs, alors principaux utilisateurs de la bibliothèque, ni au personnel de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Finalement cette césure chronologique est abandonnée au profit d’une séparation en fonction de la nature des objets conservés : à Tolbiac vont les livres imprimés, depuis l’origine de l’imprimerie jusqu’à nos jours, répartis dans les départements thématiques ; à Richelieu demeurent les collections non livresques (manuscrits, partitions, estampes, médailles…) des départements spécialisés.

 

En ce qui concerne les périodiques et les imprimés, Marie de Laubier, cheffe du projet de rénovation du site Richelieu de 2007 à 2012, parle de « déménagement du siècle » des collections du site Richelieu vers Tolbiac : 80 kilomètres de collections sont ainsi déménag

 

déménagés. Ce choix signe « la fin d’une histoire et le début d’une autre histoire » déclare l’ancienne cheffe de projet. C’est un événement majeur qui marque profondément les esprits de nombreux Français. En 1997, les espaces du site Richelieu se vident au profit du nouveau bâtiment de Tolbiac. Une partie du personnel de Richelieu a alors l’impression que l’histoire s’écrit désormais ailleurs.​

Aujourd’hui, la présidente de la BnF, Laurence Engel, souligne combien ces questions de répartition sont régulièrement posées dans les bibliothèques qui ont des collections en développement permanent. Les choix doivent alors respecter au mieux l’esprit des bibliothèques mais surtout convenir aux différents publics de ces lieux.

Les magasins de collections dans le quadrilatère Richelieu - © Jean-Christophe Ballot/BnF

La répartition des espaces

​Le débat naît aussi autour de la répartition des espaces entre les trois acteurs : la BnF, l'Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) et l’Ecole nationale des Chartes. En effet, la prestigieuse salle Labrouste, à l’origine propriété de la BnF est affectée à l’INHA en 2016 qui y installe la salle de lecture de sa propre bibliothèque. Fermée depuis 1998, elle a été entièrement rénovée, tout en conservant sa dimension historique, et a rouvert au public le 15 décembre 2016.

Le musée du Cabinet des monnaies et médailles

Le musée du Cabinet des monnaies et médailles est considéré comme le premier musée d’histoire. Pourtant, il disparaît dans le projet de rénovation du site Richelieu. De nombreux désaccords divisent alors les équipes de la BnF, notamment au sein du département des monnaies et médailles, qui ne souhaite pas voir disparaître ce musée. La médiatisation de cet événement soulève également des questions au sein de la population française, attachée à son patrimoine. Il faut toutefois nuancer ces protestations, car le musée tel qu’il était présenté ne donnait pas satisfaction à la BnF. Peu connu du grand public, il ne permettait pas une mise en valeur optimale de ses exceptionnelles collections. Dans le cadre de la rénovation du site, un nouveau musée verra le jour, qui devra correspondre aux attentes des différents acteurs et des visiteurs.

Le projet architectural 

« Le projet n'a pas toujours remporté 100% d’adhésion », déclare Marie de Laubier. Malgré la stature internationale de l’équipe d’architectes retenue, des polémiques naissent et des oppositions se manifestent à l’encontre de certains aspects du projet Richelieu, comme les circulations ou le hall impliquant la destruction du grand escalier construit par l’architecte Jean-Louis Pascal.

La destruction du grand escalier 

L’un des débats majeurs de la rénovation du site Richelieu a concerné la destruction de l’escalier construit par l’architecte Jean-Louis Pascal. Celui-ci desservait l'étage et l'ancien Cabinet des monnaies, médailles et antiques. Un nouvel escalier beaucoup plus discret  permettra à partir de 2020 de rejoindre le nouveau musée de la BnF. Il faut toutefois nuancer cette polémique et rappeler que trois marches seulement sont d’origine, dans cet escalier du début du XXe siècle, profondément remanié en 1987. Nous pouvons également souligner que lui-même avait pris la place d’un escalier plus ancien réalisé par l’architecte Robert de Cotte à la fin du XVIIe siècle.

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Image de l’escalier réalisé par l’architecte Pascal - ©A. Goustard/BnF

Le public

Le site Richelieu doit concilier les attentes des chercheurs et les usages du grand public. En effet, même si historiquement une séparation des publics a longtemps prévalu à Richelieu, l’accès du plus grand nombre constitue le cœur du projet. Si la BnF Tolbiac a été marquée dès son origine par une certaine séparation des publics entre « bibliothèque d’étude » et « bibliothèque de recherche », correspondant au « Haut-de-Jardin » et au « Rez-de-Jardin » du bâtiment. Richelieu a la volonté de ne pas distinguer les catégories de publics et se revendique d’emblée comme étant largement ouvert. 

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